TL;DR : Des étiquettes, des caméras, encore de l’écologie, de la géo-ingénierie, de l’IA générative et une fake news.
Pour la première fois, un de mes textes sort au format papier ! C’est à la fois satisfaisant d’avoir l’objet en main (le magazine étant de surcroît de bonne qualité), de le retrouver parmi des articles ou des fictions d’auteurs et autrices connues, et de savoir qu’il touchera sans doute un plus large public que mon travail en ligne.
Mise à jour du 2 septembre 2024
J’ai écrit le premier jet de « la dernière saison » en août 2023. En février 2024, soit sept mois après, OpenAI publie Sora, un modèle de génération de vidéos à partir d’instructions texte.
Baptême de papier
Cette nouvelle s’intitule « la Dernière saison » et est parue en décembre 2023 dans FLAASH, une revue technique et culturelle d’anticipation. Au sommaire, on retrouve aussi bien des articles, de la BD, des entretiens d’artistes, que de la recherche, et aussi bien le journaliste Olivier Tesquet que l’écrivaine Ketty Steward.
Le thème de ce premier numéro était la surveillance de masse. Spoiler, ma nouvelle n’aborde pas ce fil conducteur, c’est ce qui était convenu.
La Dernière saison parle d’écologie, de modèles d’IA de génération de textes et d’images, et de géo-ingénierie.
Une histoire d’étiquettes
Cette nouvelle aurait pu tout aussi bien s’appeler « Une histoire d’étiquettes » pour deux raisons.
Cliquez ici pour les découvrir (⚠️ spoilers).
En effet, son point de départ est une fake news. Peut-être avez-vous entendu parler de la rumeur virale selon laquelle des ouvrières d’une marque connue de prêt-à-porter auraient inscrit des messages de détresse sur les étiquettes des vêtements qu’elles fabriquaient.
Bien que l’histoire se soit vraisemblablement avérée être fausse, le manque de transparence de la marque, sa localisation hors UE, me préoccupent et je n’y ai jamais acheté. Mais ceci est un autre débat. Peut-être pour plus tard.
Voilà pour la première raison.
La seconde est lié à l’intelligence artificielle, discipline mathématique et scientifique où les statistiques et l’algèbre linéaire par exemple ont beaucoup d’importance, et qui regroupe plusieurs spécialités dont le NLP, « Natural Language Processing« , aussi appelé TAL(N), ou « Traitement Automatique du Langage (Naturel) » en français.
Le NLP est une branche de l’IA concernant la compréhension, la manipulation et la génération des langages dits naturels (c’est-à-dire parlés par les humains comme le français ou l’anglais, en opposition aux langages formels comme le langage informatique) par des machines. Ainsi, deux composants du NLP sont le NLG, « Natural Language Generation« , et le NLU, « Natural Language Understanding« .
Parmi les application du NLP, on retrouve la traduction automatique, la génération de texte (qui peut recouvrir l’apparence d’un chat bot comme ChatGPT), l’étude de corpus littéraires, etc.
Alors, où se trouvent les étiquettes en IA ? Eh bien, tout d’abord dans le NLP avec le POS tagging, ou étiquetage morpho-syntaxique en français. Mais aussi dans la catégorisation de contenu. On parlera alors de tagging d’images ou de data labeling, soit de l’action d’annoter des données pour développer des modèles de machine learning.
Jeux de caméras
L’histoire est raconté du point de vue de la protagoniste. Cependant, je tenais à « dé-zoomer », décentrer le regard sur l’urgence écologique à la fin. Je n’en dis pas plus afin de ne pas gâcher la surprise.
Écrire sur l’IA
Il y a de l’Intelligence Artificielle dans la nouvelle. J’ai tenté d’intégrer des termes plus précis comme Machine Learning mais pas assez à mon goût. Je songe à utiliser systématiquement « algorithmes » plutôt qu’ »intelligences artificielles ».
Rien ne m’énerve plus en ce moment que les discours sur l’IA relevant de la fiction mais prétendant parler de la réalité, par des personnes qui n’ont aucune compétence sur le sujet et souhaitent seulement faire du buzz en faisant peur. C’est assez préoccupant de voir beaucoup de personnes croire que « les IA » seraient des entités conscientes risquant de détruire l’humanité et que les artistes IA ne soient résumés qu’aux prompters, invisibilisant ainsi d’excellents artistes.
Cette panique sur « l’IA consciente destructrice de l’humanité » est une perte de temps, un divertissement pour certains qui veulent se faire peur, et une manière de ne pas parler de problèmes plus concrets en IA qui touchent déjà certaines catégories de la population, les desservant encore plus.
Conclusion
J’ai beaucoup aimé pouvoir avoir des relectures externes et des allers-retours éditoriaux. Comme en programmation, avoir des regards extérieurs permet de progresser beaucoup plus vite.
La revue est très bien, presque trop courte pour quelqu’un lisant beaucoup comme moi, et j’apprécie que les articles soient techniques en restant abordables au grand public.
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