TL;DR : langues menacées d’extinction, IA, chatbot et TENDRESSE.
Dans quelques jours paraîtra le quatrième numéro de FLAASH, une revue technique et culturelle d’anticipation. Le thème de cette édition est l’Intelligence Artificielle, un thème qui ne laisse personne indifférent, qui fascine, énerve et inquiète surtout depuis les modèles disponibles et utilisables par le grand public tels que ChatGPT, DALL-E ou Midjourney.
Une fois n’est pas coutume, je publie une nouvelle dans ce numéro. Elle s’intitule « Les langues se cachent pour mourir » et met en scène l’IA au service de la traduction instantanée.
Le poster détachable du quatrième numéro est réalisé par Guillaume Singelin. J’avais également adoré celui du deuxième réalisé par Mathieu Bablet.
Tout comme dans « La dernière saison« , cette nouvelle traite de l’IA avec l’objectif d’éviter le buzz actuel et en proposant une technologie réaliste et envisageable. La rédaction de FLAASH m’a proposé d’écrire sur l’IA et la traduction, le sujet m’a tout de suite plu, j’ai évidemment accepté.
Atmosphère
Pour cette nouvelle, j’avais envie d’une ambiance douce et contemplative.
Les influences de cette nouvelle sont surtout des ambiances. En l’écrivant, je me suis beaucoup remémoré le film « Her » de Spike Jonze sorti en 2013. Ainsi, un des algorithmes de traduction prend la forme d’un chatbot. La relation qu’il entretient avec un des personnages est pleine de tendresse, bien loin de Skynet (Terminator).
J’ai aussi repensé au roman « l’Évaporée » de Wendy Delorme et Fanny Chiarello. Dans la première version des « Langues se cachent pour mourir« , la protagoniste se rendait dans une communauté autonome dans la montagne. Finalement, la communauté a été remplacée par une ferme recevant des stagiaires, décor beaucoup plus simple à planter en moins de 15 000 signes.
Je n’avais pas envie d’écrire quelque chose de sombre et de dystopique surtout qu’en ce moment beaucoup de monde s’emballe sur l’Intelligence Artificielle et ne se focalise que sur les modèles de génération d’images et de texte comme s’ils représentaient à eux-seuls ce qu’est le domaine de l’IA. On peut faire d’autres choses avec les technologies.
En écrivant, j’ai aussi repensé à « la Servante Écarlate », roman de Margaret Atwood (j’ai lu le livre mais jamais vu la série). En effet, malgré une atmosphère calme, des thèmes plus sombres sont évoqués de manière anodine.
Langues en danger
Ces thèmes d’ailleurs, parlons-en.
Avec « Silence« , j’avais découvert l’Atlas des langues en danger de l’UNESCO (la version interactive en ligne est indisponible à l’heure où j’écris ces lignes) et des faits glaçants comme le suivant : une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines. Vous trouverez plus d’infos à ce sujet ici. Si je devais écrire sur l’IA et la traduction, je ne pouvais pas passer à côté de la problématique conservation/disparition des langues vivantes. J’espère avoir traité de manière correcte ce sujet en si peu de mots.
Sur le thème des langues en danger, Laurène Barbier a écrit une superbe nouvelle, « Aminti« , qui m’a marqué au point d’y repenser souvent. Je vous conseille de vous procurer le recueil de nouvelles dans laquelle elle figure, l’édition est très soignée avec des jeux de transparence grâce à différentes épaisseurs de papier.
Conclusion
Cette nouvelle a été très agréable à écrire, très calme. Peut-être parce que je lisais Wendy Delorme, Fanny Chiarello et Myriam Wahli dont j’adore le travail poétique et très fort (que j’ai découvert au hasard de recherches internet et dont je me procure les livres grâce à la magie d’internet – vive internet !).
Encore une fois, je manque de temps mais j’aimerais bien écrire à nouveau dans cet univers. Peut-être que cette fois, la communauté autonome montagnarde y aura sa place.
En tout cas, je suis reconnaissante envers la rédaction de FLAASH pour leur confiance qui me permet d’expérimenter et de progresser. Merci.
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